Tu bluffes ou quoi ?

Si tu n’as jamais joué au poker, tu penses peut-être que c’est un jeu pour les flambeurs. C’était mon cas aussi. Pourtant, le poker est un jeu plutôt complexe.
Au poker, une bonne main ne suffit pas à elle seule. Jouer au poker sans bluffer, c’est ne jouer qu’à moitié. Même si ça peut sembler raisonnable pour les débutants d’adopter une approche prudente, ce n’est pas comme ça qu’il faut vraiment jouer. Un bon joueur doit toujours chercher à se faire du profit dès qu’une occasion se présente, et le bluff peut t’aider à faire exactement ça.
Bluffer au poker, c’est l’art de convaincre ton adversaire de coucher une meilleure main que la tienne. C’est l’opposé d’un value bet. Quand tu mises pour la valeur, tu espères être payé par une main plus faible. Quand tu bluffes, tu espères que ton adversaire couche une meilleure main.

Tes adversaires :
Tes adversaires déterminent en fin de compte si ton bluff va marcher. S’ils couchent quand tu mises, ton bluff fonctionne et tu remportes le coup. S’ils payent, ton bluff échoue.
Différents types de joueurs nécessitent différentes stratégies. Tu dois choisir les bons adversaires contre qui bluffer. Idéalement, tu veux bluffer contre un seul adversaire. Bien qu’il y ait des moments où ton bluff marchera contre toute la table, tu veux généralement que ce soit un face-à-face. Tu dois éviter les mauvais joueurs pour tes bluffs. Tu ne veux pas bluffer contre quelqu’un de si nul qu’il ne prend même pas en compte ta mise quand il décide de payer ou de coucher. Tu veux aussi éviter de bluffer contre un joueur trop large pour coucher sa main face à ta mise, même s’il pense que tu as l’avantage. Après tout, s’il est trop négligent pour considérer ce qu’implique ta mise, il gardera probablement sa main quoi que tu fasses. Donc, évite de bluffer contre quelqu’un qui paie trop souvent. Comme on dit, c’est plus facile de bluffer un bon joueur qu’un mauvais.
Vole les blinds plus souvent :
La façon la plus simple de commencer à bluffer davantage au poker, c’est de voler les blinds plus fréquemment. Beaucoup de gens pensent qu’il faut une super bonne main pour voler les blinds. C’est faux. Il te faut juste le bon type de joueurs sur les blinds – serrés et faibles.

Ton image :
Ton image à la table joue un rôle important dans la réussite de ton bluff. Tu dois être conscient de la façon dont tu es perçu pour l’exploiter. Si on te voit comme un joueur serré, tes mises seront plus susceptibles d’être perçues comme représentant de la force, et tes bluffs auront plus de chances de réussir. À l’inverse, si tu es perçu comme un joueur fou qui balance ses jetons n’importe comment, tes bluffs échoueront presque à coup sûr, car tu seras probablement payé. Réfléchis à la façon dont les autres te perçoivent et bluffe en conséquence.
Quatre types de bluffs différents :
- Le bluff en continuation bet : C’est une mise où tu as l’initiative et tu comptes sur le fait que ton adversaire n’a pas touché le board.
- Le semi-bluff : C’est une mise quand ta main est faible, voire sans valeur d’abattage, mais qu’il y a une bonne chance que tu fasses une main forte. Les tirages couleur et les tirages quinte en sont des exemples.
- Le bluff à équité nulle/bluff pur : Ce bluff intervient quand tu n’as presque aucune chance d’améliorer ta main pour avoir la meilleure, et il repose entièrement sur la fold equity pour être rentable.
- Le bluff opportuniste : Ce type de bluff se produit quand aucun des autres joueurs dans le coup n’a montré d’intérêt pour le pot. Tu t’attends à ce que cette mise marche assez souvent pour être rentable si personne d’autre n’a probablement une main forte.
Ta position :
Ta position par rapport au ou aux joueurs restants dans le coup est une considération importante. En général, tu veux jauger la réaction de ton adversaire au board avant de décider de bluffer. Ça rend le bluff en position tardive plus avantageux qu’en position précoce. Si ton adversaire checke, tu peux souvent supposer qu’il est faible et placer une mise. Si tu dois miser ou checker en premier, tu n’auras pas l’avantage de voir sa réaction au board.

Bluffe tes tirages ratés à la river :
Bluffer à la river, c’est la vraie clé pour remporter plus de pots sans abattage au Texas Hold ’em. Le meilleur moment pour le faire, c’est quand tu as raté ton tirage à la river, parce que tu ne vas probablement pas gagner le pot avec un roi hauteur, par exemple. Encore une fois, tu dois t’assurer de ne faire ça que contre ces joueurs faibles et timides qui ont tendance à faire de gros folds héroïques. De plus, tu dois t’assurer de raconter une histoire crédible quand tu bluffes à la river au poker.
Taille de mise :
Dans les parties no-limit, il est important de considérer la taille de ta mise quand tu bluffes. Idéalement, tu veux miser le minimum nécessaire pour que ton adversaire couche. On pourrait croire que miser plus inciterait davantage ton adversaire à coucher. En pratique, c’est rarement vrai. Il vaut mieux penser en termes de seuils au-delà desquels les adversaires ne paieront pas. Tu veux te rapprocher autant que possible de ce seuil.

Conclusion :
N’aie pas peur de bluffer ! Quand c’est bien fait, le bluff peut être rentable. Cependant, il est important de se rappeler que tu n’as pas besoin de bluffer pour gagner de l’argent au poker, surtout si tu débutes. Il vaut bien mieux jouer correctement tes bonnes mains plutôt que de faire coucher tes adversaires quand tu n’as aucune idée s’ils vont payer ou non.
Enfin, souviens-toi que le bluff est une compétence facile à apprendre mais difficile à maîtriser. Donc, la prochaine fois que tu seras aux tables, rappelle-toi que pour gagner un coup, tu n’as pas toujours besoin d’une bonne main. Parfois, tout ce qu’il te faut, c’est bluffer, et ça, c’est du power poker. Amuse-toi bien aux tables, et merci d’avoir lu !





